La pratique du bandage des pieds en Chine

Le bandage des pieds est une coutume qui a perdurée en Chine pendant près de 10 siècles, du Xème siècle jusqu'au début du XXème. D'abord pratiquée au sein des classes sociales favorisées, elle s'est ensuite étendue à une large partie de la société Chinoise. Combattue à la fin du XIXème siècle comme un symbole de l'oppression féminine, elle a finalement été interdite au début du XXème.

D'après la légende, c'est l'empereur Xuanzong qui aurait demandé à sa concubine de se bander les pieds, pour exécuter la danse du lotus avec plus de grâce (et ainsi accroître son désir). A partir de là, les pieds bandés sont devenus un symbole de féminité, de richesse et de distinction.

La technique de bandage était généralement pratiquée par les mères sur leurs filles, et ce, dès l'âge de 5 ans. Les orteils, à l'exception du gros orteil étaient pliés puis bandés contre la voûte plantaire, laquelle était elle-même pliée pour réduire la longueur du pied et lui donner la forme d'un bouton de lotus. Une fois bandé, le pied était placé dans une chaussure pointue, de plus en plus petite au fil des semaines. Il fallait généralement deux ans pour que le pied atteigne la taille "idéale" de 7,5 centimètres (dite "lotus d'or").

Les fractures (volontaires ou accidentelles) étaient courantes, de même que les lésions et infections (qui pouvaient aller jusqu'à la septicémie). Pour éviter ces dernières, les bandelettes devaient être changées souvent et les pieds trempés dans des solutions antiseptiques.

A la fin du XIXème siècle, plusieurs organisations civiles Chinoises ont commencé à s'opposer à cette pratique et en 1902, l'impératrice Cixi a tenté (sans succès) de la bannir. Ce n'est qu'en 1912, après la chute de la dynastie Qing, que le gouvernement de la République de Chine l'a interdite pour de bon. Une interdiction plus ou moins ignorée (notamment dans les campagnes) jusqu'à sa stricte interdiction par le pouvoir communiste en 1949.

Ajouté le 02/04/2017