Le film le plus bâclé : Beowulf

En voyant l'affiche de Beowulf, on se doute bien qu'il n'a pas la prétention d'un film d'auteur. Cristophe Lambert comme acteur principal, une épée lumineuse et de forme bizarre en premier plan, on imagine un film d'action lambda. On se dit alors que des films de ce genre, il y en a déjà eu plein, que celui-ci n'est peut être pas plus original que les autres, mais au fond pourquoi pas. Dolph Lungdren, Bruce Willis ou Steven Seagal, à défaut de nous élever spirituellement, on déjà su nous faire oublier une dure journée de travail. En fait de film lambda, on découvre un film béta qui bat les records de chuck sur le terrain de la suffisance et de la médiocrité. Des dialogues aux effets spéciaux en passant par le jeu des personnages, ca tend vers zéro en plus l'infini.Le socle de l'histoire n'est pourtant pas si mal : Beowulf est un hybride d'homme et de démon, qui, pour ne pas devenir le mal, doit sans cesse le combattre. La première scène du film montre une jeune femme qui s'enfuie en courant d'un chateau fort (genre manoir hanté dans scoubidou), et qui une fois dehors, tombe sur une armée de sauvage qui veulent lui faire la peau. On commence à sourire en voyant leurs costumes : du bandeau de borgne aux cornes de boucs sur le casque, les méchants ressemblent un peu aux pirates dans Astérix. Les armes elles, semblent l'oeuvre des designers d'ustensiles de cuisine chez Ikéa. Entre autres, des rouleaux à pizza, des pelles à tarte... Beowulf arrive alors sur son beau cheval blanc et ordonne "relachez là !" Et là, on n'a pas du expliquer longtemps le boulot aux 200 ou 300 figurants, car ils courent tous vers Beowulf, puis attendent sagement au pied du cheval leur coup d'arbalette dans la gueule pour tomber raides morts. Beowulf emmène ensuite la fille en tournant le dos à tous les survivants. Ils sont juste derrière lui mais aucun d'eux n'essaie de le tuer (ça doit être l'heure de la pause et le réalisateur a oublié de couper). Il va alors chercher refuge dans le chateau (entre temps, la fille est morte). A l'intérieur, the show must go on! Le chef, qui est habillé comme un centurion romain cotoie un bonhomme avec un costume en velour et des petites lunettes (genre prof des 70's), un black qui porte un gros pull sous une combinaison de ski, un guerrier avec une cagoule noire, un autre avec un pyjama mauve moulé par un protège couilles en acier, et enfin sa fille, habillée façon série érotique sur M6 le dimanche soir. Ne donnez plus vos habits dans les collectes pour les pauvres, ça sert à faire des films. Le chateau, de type médiéval à l'extérieur, ressemble de l'intérieur à un temple boudhiste (ou, pour les profanes, à un magasin 'Nature et Découverte'). Les pièces sont en effet éclairées par d'innombrables petites bougies posées partout. Pas d'électricité, pas d'armes à feu, on est dans un film d'époque croyez vous ... Et bien non, un téléphone et une lunette à infra-rouges sont là pour nous le rappeler. Quand le black enflamme une torche, c'est d'ailleurs tout le couloir qui s'allume. Les dialogues sont à la hauteur du décor. Quand Beowulf explique qu'il ne veut pas fonder de famille, la playmette, très psy lui explique 'ton égo se satisfait de son unicité'. Quelques scènes plus loin, son père : 'dis moi Beowulf, si un homme combat une créature du mal ca ne veut pas dire qu'il est lui même le mal ?' Et ça, c'est le chef qui parle, alors imaginez le guerrier de base, il n'est pas sorti de son autisme... On finirait quand même vite par s'ennuyer, s'il n'y avait ... la bête. A mi-chemin entre l'emblême d'Iron Maiden et les comtes de la crypte, celle-ci, est entourée d'un flou violet digne des premiers pas sous Photoshop. La bête, c'est le mal que Beowulf est prêt à combattre. Il est très philosophe d'ailleurs 'rien ne sert d'être le meilleur à longueur de temps, il faut juste l'être au bon moment' (les publicitaires de la SNCF, n'auraient pas trouvé meilleure formule). Après une petite menace 'l'un de nous deux sera la mort de l'autre' et un long combat, la bête est vaincue. C'est pas fini ! Une blonde sulfureuse à moitié nue se pointe pour essayer d'allumer tout ce qu'il se trouve d'homme (on ne sait pas d'où elle sort mais comme ça, le film passera sûrement sur TF1) et ramène avec elle une autre bête. A ce moment, les producteurs ont du s'apercevoir que le budget du film était dépassé car Beowulf la tue d'un seul coup d'épée. Pour enjoliver la scène, il réalise quand même quelques saletots façon bioman (de la table à un mètre du sol, ça le fait). A la fin, lorsqu'on regarde défiler la longue liste du générique, on se demande pourquoi y en a pas un qui a dit aux autres 'il faudrait arréter les conneries maintenant les gars'. On ne peut pas résumer Beowulf, il faut le voir ... juste pour rire.
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"Ouh!!! que je suis méchant" | "Je suis le mieux déguisé du carnaval cette année" | Regardez bien y a un snorky au fond |
Le film le plus naïf : Delta Force

Ce qu'il y a de prévisible dans les films de Chuck, c'est que les gentils sont très gentils et les méchants très méchants. C'est comme ça, Chuck il vit dans un monde binaire, et plus précisemment noir ou blanc. En effet, pour que le pauvre spectateur s'y retrouve, les méchants sont généralement Américains et plutôt blancs tandis que les méchants sont pas Américains et plutôt foncés. A partir de ce postulat purement Chuck-norrissien, il ne reste plus qu'a trouver comment les méchants vont pouvoir extérioriser le mal qui les habite. Dans Delta force, il s'agit de terroristes qui détournent un avion rempli de gentils occidentaux mignons tout plein. Du prêtre bedonnant au couple de retraités, en passant par la la famille réunie avec le papounet et sa fi-fille, c'est le monde de mickey à réuni à bord d'un même avion. Tout le monde se parle, se sourit, it's wonderfull jusqu'à ce qu'arrivent ... les méchants. Mais pourquoi sont ils aussi méchants Parce queeeee... Pour prendre les gentils en otage, les méchants doivent d'abord détourner l'avion vers Beyrouth. Le film est alors sous titré "Beyrouth, QG des terroristes". Et oui, dans Delta Force, la nuance n'existe pas. Les USA font donc appel a Chuck et à ses copains : les membres d'une unité spéciale (le mot qui veut tout dire). Dans l'unité très spéciale, le héros c'est Chuck. Pour combattre les méchants, il est alors affublé d'une moto lance roquette (deux lanceurs à l'avant et deux autres à l'arrière). Là on commence à bien rigoler. Chuck avec sa moto, il sait tout faire : rentrer dans une maison par la fenêtre, tirer des roquettes le dos tourné aprés avoir effectué un joli dérapage, jusqu'à sauter depuis sa moto dans un avion après l'avoir rattrapé sur la piste de décollage. La réalisation du film se consacre pleinement aux scènes d'action et il semble que l'on ait fait des économies dans l'écriture de dialogues. Les quelques répliques du films cassent des barreaux de chaises "T'as le bonjour d'Alfred" dit Chuck au méchant au moment de venger le commandant de bord précédemment assassiné (ça me rappelle les cours de récrés). En résumé, Delta Force c'est un film bien naïf à ne conseiller qu'aux amateurs de films de guerre et de barbes blondes.
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Pour dégommer les hélicos il suffit de cabrer | "I was born in the USA" |
Le scénario le plus niais : Coyote girl

Elle s'appelle Violet, elle est bien peignée, habillée à l'ancienne et aime son papounet (qui pourtant est un gros râleur). Quelques ingrédients, pour nous expliquer que l'aventure qui va suivre n'est pas celle d'une chaudasse comme les autres. Violet à de l'ambition et veut devenir diva, mais comme elle habite dans un bled paumé, elle part pour New York tenter sa chance. Là bas malheureusement, personne ne croit en elle. Mince alors! mais que va t'elle pouvoir faire ? Mais oui bien sûr : faire la chaudasse dans un bar de chaudasses. Les spectateurs qui ont vu l'affiche ont bien compris qu'on en arriverait là et c'est pour ça qu'ils sont venus. On attrape pas les mouches avec du vinaigre, que diable! Violet se fait donc embaucher au Coyote Ugly, bar où elle fait le service mais surtout danse langoureusement sur le comptoir avec ses copines barmaids. Jusque là, on se rince l'oeil, ok, mais ca ne remplit pas un film : on pourrait tout aussi bien regarder l'ile de la tentation sur TF1. Il faut du rebondissement, du vrai ! Papa décide alors de rendre visite à sa fi-fille au Coyote Ugly et oh malheur, il s'aperçoit qu'elle fait la chaudasse (elle est pas loin de montrer sa fleur, Violet). Quelle déception! Faut dire qu'il est con aussi le papa : il croyait voir quoi au Coyote Ugly, des animaux sauvages ? Déjà qu'il était râleur , là il est pas content du tout (on a jamais élevé des coyotes dans la famille!) et se brouille donc avec sa fille. Pour se consoler, cette dernière rencontre un Ken (tout grand, tout brun, avec la love attitude et qui boit pas du pinard comme papa). Elle est tellement heureuse qu'on la retrouve en pleine nuit, sur le toit de son immeuble à chanter en jouant du piano (c'est romantique comme un clip de Mariah Carey). Mais rappelez vous, il reste le problème du papa mécontent. Qu'à cela ne tienne, dans l'une des dernières scènes du film, il revient dans le bar des hyènes, regarde sa fille allumer (pardon danser) et lui dit "je suis fier de toi ma fille". Happy End. Voilà donc un bon navet où avec un scénario bien réchauffé et resservi mille fois. Les scènes font rire tellement elles sont cu-cul. A conseiller à la rigueur aux pré-adolescent boutonneux dans leur évolution culturelle entre les films grand public et les films érotiques.
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A force d'allumer, y a un coup qui est parti tout seul | "N'aie pas peur, on est des coyottes" |